Champ Constant

samedi 26 janvier 2019, par par Armelle Verrips

Comme une ritournelle d’un rituel
du réveil au soir
de l’hiver à l’automne
dans les champs en chantant
entre soi et avec le temps.

Comme un souvenir dépassé,
me disent une amie maraichère et son copain
« Est-ce que cela ne donne-t-il pas
une mauvaise idée du monde paysan ? »

Pour moi non.. j’aime cette lenteur
qui me laisse le temps de regarder
autrement le temps justement.

« Mais c’est tellement lent », me dit-elle aussi.

C’est vrai que dans les champs
souvent, ce n’est pas lent.
On ne s’arrête que pour manger,
souffler un peu et regarder le ciel.

Mais j’ai vu dans leurs corps
des mouvements connus des champs
et j’ai entendu dans leurs voix
l’humour de mes grands-parents et le souffle du vent

Leurs corps n’étaient pas seulement
des corps dansants, ils sont aussi devenus
vache et prairie,
hirondelle et désir,
laboureur et terre rêche
graine et couverture

Paysan d’avant et de maintenant dans sa manière d’être un avec les champs.